L’urticaire est une maladie cutanée caractérisée par l’apparition de papules rouges ou rosées, en relief, associées à des démangeaisons intenses. Dans sa forme chronique, elle persiste ou récidive presque quotidiennement pendant plus de six semaines.
On estime qu’environ 1 % de la population souffre d’urticaire chronique, avec une prédominance féminine. Si cette affection est bénigne sur le plan vital, elle est source de gêne esthétique, d’inconfort et d’anxiété.
L’urticaire chronique est complexe : dans plus de la moitié des cas, la cause reste inconnue. Comprendre ses mécanismes permet d’adapter le traitement et de rassurer les patients.
Urticaire chronique : causes et traitements possibles

Les symptômes caractéristiques de l’urticaire chronique
Papules et plaques érythémateuses
- Lésions cutanées en relief, de taille variable.
- Souvent décrites comme des « piqûres d’ortie ».
- Aspect évanescent : disparaissent en quelques heures pour réapparaître ailleurs.
Prurit intense
- Démangeaisons marquées, surtout la nuit.
- Impact sur le sommeil et la qualité de vie.
Œdème associé (angio-œdème)
- Dans certains cas, gonflement des paupières, lèvres, mains ou organes génitaux.
- Peut être impressionnant mais rarement dangereux, sauf s’il touche la gorge.
Durée et évolution
- Dans l’urticaire chronique, les symptômes persistent plus de 6 semaines.
- L’évolution est fluctuante, avec des poussées imprévisibles.
Les causes possibles de l’urticaire chronique
Urticaire chronique spontanée
- Forme la plus fréquente (environ 70 % des cas).
- Cause exacte souvent indéterminée.
- Hypothèse auto-immune : le système immunitaire libère de l’histamine sans allergène identifié.
Urticaire chronique induite
Déclenchée par des facteurs physiques ou environnementaux :
- Pression (sangles, vêtements serrés).
- Froid (urticaire au froid après contact avec l’eau ou l’air froid).
- Chaleur ou soleil (urticaire cholinergique ou solaire).
- Eau (rare, urticaire aquagénique).
- Effort ou stress : déclencheurs non spécifiques.
Facteurs aggravants
- Médicaments (anti-inflammatoires non stéroïdiens, aspirine).
- Alcool, aliments riches en histamine (fromages affinés, charcuteries, vin rouge).
- Infections chroniques (sinusites, infections dentaires, Helicobacter pylori).
- Maladies systémiques ou auto-immunes (thyroïdite d’Hashimoto, lupus).
Diagnostic de l’urticaire chronique
Examen clinique
- Observation des lésions typiques par le dermatologue.
- Interrogatoire détaillé sur l’évolution, les facteurs déclenchants et l’impact sur la vie quotidienne.
Examens complémentaires
- Bilan sanguin de première intention : recherche d’une inflammation, anomalies thyroïdiennes, marqueurs auto-immuns.
- Tests spécifiques (allergologiques, infectieux) si suspicion particulière.
- Dans la majorité des cas, aucun allergène précis n’est retrouvé.
Les traitements possibles de l’urticaire chronique
Antihistaminiques
- Traitement de première ligne.
- Bloque les récepteurs H1 de l’histamine, responsable des symptômes.
- Prise quotidienne, parfois à dose plus élevée en cas de résistance.
Corticoïdes
- Efficaces en cure courte lors de poussées sévères.
- Ne doivent pas être utilisés au long cours en raison des effets secondaires.
Immunomodulateurs et biothérapies
- Omalizumab (anti-IgE) : injection mensuelle indiquée dans les formes résistantes.
- Ciclosporine et autres immunosuppresseurs : réservés aux cas sévères.
Soins complémentaires
- Crèmes apaisantes et émollientes pour réduire les démangeaisons.
- Techniques de relaxation pour limiter l’impact du stress.
- Éviction des facteurs aggravants identifiés (médicaments, aliments).
Conseils de vie pour mieux gérer l’urticaire chronique
- Porter des vêtements amples en coton pour éviter les frottements.
- Maintenir une température ambiante stable.
- Tenir un journal des symptômes pour identifier d’éventuels déclencheurs.
- Éviter l’automédication par corticoïdes ou antihistaminiques sans avis médical.
- Consulter régulièrement son dermatologue pour adapter le traitement.
Quand consulter en urgence ?
- En cas d’angio-œdème de la gorge avec gêne respiratoire.
- Si les lésions cutanées s’associent à des signes généraux (fièvre, douleurs abdominales, malaise).
- Si l’urticaire devient incontrôlable malgré un traitement adapté.
Conclusion
L’urticaire chronique est une affection cutanée bénigne mais invalidante, marquée par des démangeaisons et des lésions récurrentes. Ses causes sont multiples, souvent idiopathiques ou liées à des mécanismes auto-immuns.
Le traitement repose sur les antihistaminiques, avec recours à des biothérapies dans les formes résistantes. L’accompagnement du patient, l’identification des facteurs aggravants et le suivi dermatologique régulier sont essentiels pour améliorer la qualité de vie.
Au Centre Skin Marceau à Paris, nos dermatologues proposent une prise en charge personnalisée de l’urticaire chronique, adaptée à chaque profil, afin de soulager durablement les symptômes et d’accompagner les patients dans leur quotidien.
Questions fréquentes
L’urticaire chronique est-elle une maladie allergique ?
Pas toujours. Dans la majorité des cas, aucun allergène n’est identifié, et l’origine est plutôt auto-immune ou idiopathique.
Peut-on guérir définitivement de l’urticaire chronique ?
La maladie peut durer plusieurs mois à plusieurs années, mais elle finit souvent par disparaître spontanément. Les traitements permettent de contrôler les symptômes en attendant la rémission.
Les antihistaminiques sont-ils dangereux à long terme ?
Non, ils sont généralement bien tolérés même en traitement prolongé, sous supervision médicale.
L’alimentation joue-t-elle un rôle ?
Certains aliments riches en histamine peuvent aggraver les symptômes, mais ils ne sont pas responsables de la maladie.
Le stress déclenche-t-il des poussées ?
Oui, le stress peut être un facteur aggravant, mais il n’est pas la cause unique.
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