Chaque année en France, plus de 100 000 nouveaux cas de cancers de la peau sont diagnostiqués, et leur nombre ne cesse de croître. L’exposition au soleil, principale source d’UV, joue un rôle déterminant dans cette évolution.
Les cancers cutanés ne concernent pas uniquement les personnes âgées : de plus en plus de cas sont détectés chez des adultes jeunes, notamment en raison des habitudes de bronzage et de l’usage des cabines UV.
Comprendre les mécanismes d’action du soleil sur la peau et connaître les mesures de prévention sont essentiels pour protéger sa santé.
Soleil et risque de cancer de la peau : ce qu’il faut savoir

Comment le soleil agit-il sur la peau ?
Les différents rayons ultraviolets
- UVA : pénètrent profondément dans le derme, responsables du vieillissement cutané, des taches pigmentaires et de la formation indirecte de cancers.
- UVB : atteignent l’épiderme, provoquent les coups de soleil, directement responsables de mutations de l’ADN pouvant évoluer en cancer.
- UVC : filtrés par la couche d’ozone, ils ne représentent pas une menace sur Terre.
Dommages cutanés causés par les UV
- Altérations de l’ADN : favorisent les mutations cellulaires.
- Stress oxydatif : production de radicaux libres, accélérant le vieillissement cutané.
- Immunosuppression locale : affaiblissement des défenses naturelles de la peau.
Les cancers de la peau liés au soleil
Carcinome basocellulaire
- Le plus fréquent.
- Se présente sous forme de petites lésions perlées, parfois ulcérées.
- Rarement métastatique, mais destructeur localement s’il n’est pas traité.
Carcinome épidermoïde
- Deuxième par fréquence.
- Apparaît souvent sur les zones exposées chroniquement (visage, mains, oreilles).
- Risque de propagation aux ganglions et à d’autres organes.
Mélanome
- Le plus grave.
- Peut naître d’un grain de beauté ou apparaître sur peau saine.
- Responsable de près de 80 % des décès par cancer cutané.
- Principal facteur déclencheur : expositions intermittentes intenses, surtout pendant l’enfance.
Facteurs de risque
- Phototypes clairs (peau, yeux, cheveux clairs).
- Nombreux grains de beauté ou nævi atypiques.
- Antécédents familiaux de mélanome.
- Expositions solaires répétées et coups de soleil, en particulier avant 15 ans.
- Usage des cabines de bronzage.
- Travail en extérieur (agriculteurs, marins, ouvriers du BTP).
- Système immunitaire affaibli (transplantés, maladies chroniques).
Soleil et enfants : une vigilance particulière
La peau des enfants est beaucoup plus sensible aux UV.
- Un coup de soleil dans l’enfance double quasiment le risque de mélanome à l’âge adulte.
- Aucune exposition directe avant 3 ans.
- Crème solaire adaptée (indice 50+), chapeau, lunettes et vêtements couvrants obligatoires.
- Privilégier le jeu à l’ombre, surtout entre 12h et 16h.
Soleil et expositions professionnelles
Certains métiers exposent de manière chronique aux UV :
- Agriculteurs, viticulteurs.
- Travailleurs du bâtiment et travaux publics.
- Marins, pêcheurs.
En Europe, le carcinome épidermoïde est reconnu comme maladie professionnelle pour les travailleurs exposés au soleil.
Cabines de bronzage : un risque sous-estimé
Les lampes à UV artificiels délivrent des doses concentrées d’UVA et UVB.
- Leur usage augmente le risque de mélanome de 60 % chez les personnes ayant commencé avant 35 ans.
- Interdit aux mineurs en France, mais encore pratiqué par de nombreux adultes.
- Le bronzage artificiel n’est pas une préparation saine au soleil : il s’agit déjà d’une agression cutanée.
Prévention : comment réduire le risque ?
Mesures de protection physique
- Éviter l’exposition aux heures les plus intenses (12h-16h).
- Porter vêtements longs, chapeau à larges bords, lunettes anti-UV.
- Préférer l’ombre, notamment lors d’activités prolongées.
Crèmes solaires
- Choisir un indice SPF 30 minimum, idéalement 50+.
- Application généreuse 20 minutes avant l’exposition.
- Renouveler toutes les deux heures, après baignade ou transpiration.
Photoprotection orale
- Certains compléments alimentaires (antioxydants, caroténoïdes, vitamine E) aident à renforcer la défense cutanée.
- Ils ne remplacent jamais la crème solaire.
Dépistage et diagnostic précoces
Auto-surveillance
- Inspecter sa peau régulièrement devant un miroir.
- Repérer tout grain de beauté suspect (méthode ABCDE).
- Surveiller l’apparition de nouvelles lésions.
Suivi médical
- Consultation dermatologique annuelle recommandée pour les personnes à risque.
- Dermoscopie pour affiner l’examen.
- Biopsie si suspicion de malignité.
Traitements des cancers cutanés
- Chirurgie : traitement de référence pour carcinomes et mélanomes localisés.
- Cryothérapie : destruction par le froid de petites lésions superficielles.
- Radiothérapie : alternative en cas de contre-indication chirurgicale.
- Immunothérapie et thérapies ciblées : avancées majeures pour les mélanomes métastatiques.
Les “10 règles d’or” pour se protéger du soleil
- Éviter l’exposition entre 12h et 16h.
- Porter des vêtements protecteurs.
- Mettre un chapeau et des lunettes de soleil.
- Appliquer une crème solaire SPF 30 minimum.
- Renouveler l’application toutes les deux heures.
- Protéger particulièrement les enfants.
- Ne jamais exposer un bébé de moins de 3 ans.
- Surveiller régulièrement sa peau.
- Consulter en cas de lésion suspecte.
- Éviter totalement les cabines de bronzage.
Conclusion
Le soleil est un allié précieux de notre bien-être, mais son excès représente un danger majeur pour la peau. Les cancers cutanés, en constante augmentation, sont directement liés à une exposition insuffisamment protégée.
Grâce à des gestes simples – protection solaire adaptée, évitement des heures critiques, dépistage régulier – il est possible de réduire considérablement ce risque.
Au Centre Skin Marceau à Paris, nos dermatologues assurent prévention, dépistage et traitements personnalisés, afin de protéger chaque patient contre les effets délétères du soleil et garantir une prise en charge rapide en cas de lésion suspecte.
Questions fréquentes
Peut-on bronzer sans danger avec une crème solaire ?
La crème solaire réduit mais n’annule pas le risque. Le bronzage reste une réaction de défense cutanée.
Faut-il mettre de la crème solaire en ville ?
Oui, car les UVA traversent vitres et nuages.
Les peaux mates sont-elles protégées ?
Elles bronzent plus facilement mais ne sont pas à l’abri du cancer, notamment du mélanome acral (plantes des pieds, paumes).
L’alimentation joue-t-elle un rôle ?
Une alimentation riche en antioxydants (fruits, légumes, poissons gras) soutient la santé cutanée, mais ne remplace pas les protections physiques.
Peut-on guérir d’un mélanome ?
Oui, s’il est diagnostiqué tôt. D’où l’importance du dépistage régulier.
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