Condylomes et vie sexuelle : précautions

Publié le 07 octobre 2025 .

Dermatologie Médicale

Découvrir la présence de condylomes génitaux, ou verrues génitales liées au papillomavirus humain (HPV), suscite souvent inquiétude et questionnements sur la vie sexuelle. Faut-il arrêter les rapports ? Comment protéger son partenaire ? Et surtout, comment en parler sans tabou ?

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Les condylomes, également appelés verrues génitales, sont une manifestation fréquente de l’infection par le papillomavirus humain (HPV). Ils se présentent sous forme de petites excroissances cutanées localisées sur la vulve, le pénis, l’anus ou les muqueuses génitales.

L’HPV est l’une des infections sexuellement transmissibles (IST) les plus répandues au monde : près de 80 % des adultes sexuellement actifs y seront exposés au cours de leur vie. La plupart des infections sont transitoires et disparaissent spontanément, mais certaines souches persistent et entraînent l’apparition de condylomes.

Vivre avec des condylomes ne signifie pas renoncer à sa vie intime. Une information médicale adaptée, des précautions simples et une communication honnête avec son ou sa partenaire permettent de préserver à la fois la santé et l’équilibre du couple.

Qu’est-ce que les condylomes génitaux ?

Les condylomes génitaux sont causés par certaines souches spécifiques du papillomavirus, principalement les HPV 6 et 11. Ces virus sont non cancéreux, mais extrêmement contagieux. D’autres types de HPV, tels que les souches 16 et 18, sont en revanche associées à des formes cancéreuses comme le cancer du col de l’utérus, de l’anus ou de la gorge.

Sur le plan clinique, les condylomes se manifestent sous forme de petites excroissances molles de couleur chair ou rosée. Elles peuvent être plates, discrètes ou parfois regroupées en amas, rappelant la forme d’un chou-fleur. Ces lésions se localisent sur les organes génitaux externes, le périnée, l’anus ou, plus rarement, la bouche à la suite de rapports oro-génitaux.

La transmission s’effectue par contact direct peau à peau lors de rapports sexuels, même en l’absence de pénétration. Le risque de contamination est plus élevé lorsque des lésions visibles sont présentes, mais la transmission reste possible même sans symptôme apparent.

Vie sexuelle et condylomes : quelles précautions prendre ?

La présence de condylomes nécessite certaines précautions, sans pour autant imposer une abstinence définitive. L’utilisation du préservatif est fortement recommandée, surtout en début de relation ou lorsque les lésions ne sont pas encore totalement guéries. Bien qu’il ne protège pas à 100 %, car le virus peut se loger sur des zones non couvertes (pubis, périnée, racine des cuisses), il réduit significativement le risque de transmission et reste le moyen de protection le plus efficace.
Une abstinence temporaire peut être conseillée durant les phases de traitement ou en présence de lésions douloureuses. Les rapports peuvent être repris une fois les lésions traitées et la peau cicatrisée, avec l’accord du dermatologue.
La vaccination contre le HPV représente une mesure de prévention essentielle. Elle est recommandée dès l’âge de 11 ans chez les filles et les garçons et peut être proposée aux adultes jusqu’à 26 ans, voire jusqu’à 45 ans selon la situation. Ce vaccin protège contre les souches les plus fréquentes responsables à la fois des condylomes et de certains cancers liés au HPV.
Un suivi médical régulier est indispensable, car les condylomes peuvent récidiver. Des consultations périodiques chez le dermatologue permettent de surveiller l’évolution, de traiter les nouvelles lésions dès leur apparition et de renforcer la prévention.

Communication avec le partenaire

Briser le tabou

Parler de condylomes à son partenaire peut être difficile, en raison de la crainte du rejet ou du sentiment de culpabilité. Pourtant, une communication ouverte est la clé d’une relation de confiance. Il est important d’expliquer que les condylomes sont une infection virale fréquente, contractée parfois des mois ou des années auparavant, et qu’ils ne constituent en aucun cas une preuve d’infidélité.

Il est utile de rassurer le partenaire en précisant que les condylomes sont bénins, même s’ils nécessitent un traitement médical. Le fait de partager les mesures de prévention et d’impliquer le partenaire dans le suivi permet d’instaurer une dynamique de soutien mutuel et de diminuer la charge émotionnelle associée à la maladie.

Gérer les émotions

Les condylomes peuvent provoquer un vécu émotionnel complexe, mêlant honte, culpabilité et peur du jugement. Il est essentiel de se rappeler que le HPV est l’infection sexuellement transmissible la plus courante au monde et qu’il n’y a aucune faute à en être porteur. Dans certains cas, un accompagnement psychologique ou sexologique peut aider à restaurer la confiance en soi et à rétablir une sexualité épanouie.

Impliquer le partenaire

Le partenaire doit être encouragé à consulter pour un dépistage médical et, si nécessaire, à envisager la vaccination. Le couple peut ensuite discuter ensemble des précautions à adopter, comme l’usage du préservatif ou le suivi dermatologique régulier. Pendant le traitement, il est possible de maintenir une vie intime adaptée, fondée sur la tendresse, les caresses ou une sexualité sans pénétration, le temps que la peau cicatrise complètement.

Traitements des condylomes

Le traitement vise à éliminer les lésions visibles, mais il ne permet pas d’éradiquer complètement le virus. Les condylomes peuvent donc réapparaître, notamment dans les premiers mois suivant la guérison.

Les traitements médicaux disponibles sont variés. Les crèmes locales à base de podophyllotoxine, d’imiquimod ou de sinecatechines sont souvent prescrites pour détruire progressivement les lésions. Lorsque celles-ci sont plus étendues, des méthodes de destruction physique comme la cryothérapie à l’azote liquide, l’électrocoagulation ou le laser CO₂ sont privilégiées.

Un suivi dermatologique régulier est indispensable après traitement afin de détecter précocement les éventuelles récidives et d’ajuster la prise en charge si besoin.

Condylomes et grossesse

Pendant la grossesse, les condylomes peuvent apparaître ou s’aggraver, en raison des modifications hormonales et de la baisse transitoire de l’immunité. Le traitement est alors adapté pour préserver la sécurité du fœtus, certaines crèmes étant contre-indiquées durant cette période. La transmission au bébé lors de l’accouchement reste rare, mais possible, pouvant exceptionnellement provoquer une papillomatose respiratoire chez le nourrisson. Un suivi médical attentif est donc recommandé.

Impact psychologique et qualité de vie

Au-delà de leur aspect médical, les condylomes peuvent avoir un impact psychologique significatif. La gêne esthétique et fonctionnelle, la crainte de transmettre le virus et la baisse de l’estime de soi peuvent altérer la vie sexuelle et relationnelle. Un accompagnement global associant suivi médical, soutien psychologique et éventuellement une aide sexologique contribue à restaurer la confiance, à réduire l’anxiété et à retrouver une sexualité épanouie.

Prévenir les récidives et protéger sa sexualité

Pour limiter les récidives, il est important de suivre scrupuleusement le traitement prescrit et de respecter les mesures de prévention. L’usage régulier du préservatif, surtout au début d’une nouvelle relation, réduit le risque de transmission. L’arrêt du tabac est également conseillé, car il favorise la persistance du HPV. Une bonne hygiène de vie, combinant sommeil suffisant, alimentation équilibrée et gestion du stress, soutient le système immunitaire et diminue les rechutes. Enfin, il est recommandé de consulter régulièrement son dermatologue pour détecter et traiter les nouvelles lésions dès leur apparition.

Conclusion

Vivre avec des condylomes n’empêche pas d’avoir une vie sexuelle équilibrée et épanouie. L’essentiel est d’être informé, de protéger son partenaire et de communiquer sans tabou. Même si les condylomes sont bénins, ils nécessitent un suivi médical régulier afin de prévenir les récidives et de préserver la santé du couple.

Au Centre Skin Marceau à Paris, les dermatologues spécialisés accompagnent chaque patient avec écoute, expertise et bienveillance, en proposant un traitement adapté, des conseils personnalisés et un soutien médical complet pour vivre sa sexualité en toute sérénité.

 

Article rédigé par Skin Marceau

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