Les condylomes, également appelés verrues génitales, constituent l’une des infections sexuellement transmissibles (IST) les plus fréquentes. Ils sont dus au papillomavirus humain (HPV), transmis par contact sexuel ou cutanéo-muqueux.
S’ils sont bénins dans la majorité des cas, les condylomes peuvent impacter durablement la vie sexuelle et affective, en raison de la gêne physique et du tabou qui les entoure. Entre protection du partenaire, peur de la récidive et importance du dialogue, leur gestion dépasse la seule dimension médicale.
Cet article propose une analyse complète : causes, transmission, traitements, prévention, mais aussi conseils pratiques pour aborder la question avec son partenaire et préserver une sexualité épanouie.
Condylomes et vie sexuelle : protection et communication avec le partenaire

Comprendre les condylomes génitaux
Qu’est-ce qu’un condylome ?
Les condylomes sont des lésions bénignes de la peau ou des muqueuses, se présentant sous forme de petites excroissances de couleur chair, parfois regroupées en “crêtes de coq”.
Lien avec le papillomavirus (HPV)
- Responsables : HPV de bas risque oncogène (principalement types 6 et 11).
- Transmission : par contact direct peau à peau ou muqueuse à muqueuse.
- Prévalence : 50 à 70 % des adultes sexuellement actifs seront exposés à un HPV au cours de leur vie.
Zones touchées
- Chez la femme : vulve, vagin, col de l’utérus, anus.
- Chez l’homme : pénis, scrotum, région anale.
- Chez les deux : zones péri-anales, périnéales, bouche (plus rare).
Transmission et vie sexuelle
Modes de transmission
Les condylomes génitaux, causés par certains types du papillomavirus humain (HPV), se transmettent principalement lors de rapports sexuels vaginaux, anaux ou oraux. Toutefois, la pénétration n’est pas indispensable pour que l’infection ait lieu : de simples frottements intimes peau contre peau peuvent suffire à transmettre le virus, même sans symptômes visibles. Le préservatif reste une protection utile puisqu’il réduit le risque de transmission, mais il ne protège pas totalement car le HPV peut se loger sur des zones non couvertes par le latex, comme la base du pénis, la vulve, le scrotum ou la région périanale.
Période de contagiosité
La contagiosité est particulièrement élevée lorsque des lésions visibles sont présentes, car les condylomes contiennent une charge virale importante. Cependant, il est essentiel de comprendre que le HPV peut se transmettre même en l’absence de signes apparents. Certaines personnes sont porteuses asymptomatiques et peuvent contaminer leur partenaire sans le savoir, ce qui explique pourquoi les condylomes peuvent apparaître plusieurs semaines ou mois après la contamination.
Impact sur la vie intime
Au-delà de l’aspect médical, les condylomes ont un fort impact psychologique et relationnel. Beaucoup de patients vivent avec la crainte de contaminer leur partenaire, ce qui peut entraîner un évitement des rapports sexuels. Un sentiment de honte ou de culpabilité est également fréquent, alimenté par la stigmatisation autour des infections sexuellement transmissibles (IST). Cette charge émotionnelle peut se traduire par une diminution du désir ou de la fréquence des rapports sexuels, perturbant parfois l’équilibre du couple.
C’est pourquoi il est crucial d’aborder ces questions avec un dermatologue. Une information claire et une prise en charge adaptée permettent non seulement de traiter les lésions, mais aussi de rassurer les patients et de leur redonner confiance dans leur vie sexuelle.
Protection du partenaire : quelles mesures adopter ?
Utilisation du préservatif
- Réduit le risque de transmission mais ne l’élimine pas.
- Protection incomplète car les condylomes peuvent siéger hors de la zone couverte.
Abstinence temporaire
- Recommandée durant le traitement actif et jusqu’à disparition complète des lésions.
- Permet de réduire fortement le risque de contagion.
Vaccination HPV
- Vaccin recommandé chez les adolescents et jeunes adultes.
- Protège contre les souches les plus fréquentes (6, 11, 16, 18).
- Utile aussi chez l’adulte déjà exposé pour prévenir d’autres infections.
Communication avec le partenaire : pourquoi et comment en parler ?
Importance du dialogue
- Éviter les non-dits et les malentendus.
- Préserver la confiance dans le couple.
- Responsabilité partagée : la transmission du HPV n’est pas une “faute”.
Comment aborder le sujet ?
- Choisir un moment calme et intime.
- Utiliser un langage simple et factuel (“Il s’agit d’une infection fréquente et bénigne”).
- Proposer une démarche commune (consultation, dépistage, vaccination).
Gestion psychologique
- Ne pas culpabiliser : le HPV est extrêmement courant.
- Comprendre que la majorité des infections disparaissent spontanément.
- Accepter qu’une récidive soit possible malgré les précautions.
Les traitements des condylomes
Options disponibles
- Crèmes locales (imiquimod, podophyllotoxine) : application à domicile, sur plusieurs semaines.
- Cryothérapie (azote liquide) : destruction par le froid.
- Laser CO₂ : vaporisation précise des lésions, notamment en cas de récidives ou de zones sensibles.
- Chirurgie dermatologique : exérèse des lésions étendues.
Objectifs du traitement
- Éliminer les lésions visibles.
- Réduire le risque de transmission.
- Améliorer le confort et l’esthétique.
Limites
- Le traitement ne supprime pas le virus, uniquement les lésions.
- Risque de récidive fréquent, nécessitant un suivi rapproché.
Prévenir les récidives et protéger sa sexualité
- Suivi dermatologique régulier après traitement.
- Dépistage d’autres IST, car co-infections fréquentes.
- Vaccination si non réalisée.
- Maintien d’une bonne hygiène de vie pour soutenir l’immunité.
Vivre une sexualité épanouie malgré les condylomes
Recevoir un diagnostic de condylomes génitaux peut provoquer une forte anxiété liée à la vie sexuelle. Beaucoup de patients craignent que leur intimité soit définitivement compromise, alors qu’en réalité, avec une bonne information et un accompagnement médical, il est tout à fait possible de retrouver une vie intime épanouie.
S’informer pour réduire l’anxiété
La première étape consiste à mieux comprendre l’infection par le HPV. Savoir que les condylomes sont bénins, qu’ils n’évoluent pas vers un cancer, et qu’ils se soignent efficacement aide à réduire la peur et la culpabilité. L’éducation médicale, lors de la consultation dermatologique, permet aussi de clarifier les zones d’ombre sur la contagiosité, la prévention et la gestion des récidives.
Prendre le temps d’un traitement complet avant reprise des rapports
Il est recommandé d’attendre la disparition complète des lésions avant de reprendre une activité sexuelle. Cela réduit le risque de transmission et offre une meilleure confiance dans la relation. Le traitement peut inclure des crèmes, de la cryothérapie ou encore le laser, selon l’étendue des lésions. En parler avec son dermatologue permet de définir le moment opportun pour reprendre les rapports, en toute sécurité.
Accepter que le risque zéro n’existe pas
Même après traitement, il est important de savoir que le HPV peut persister de façon latente dans l’organisme. Ainsi, le risque zéro n’existe pas, mais il peut être largement réduit grâce aux traitements, à l’utilisation du préservatif et, dans certains cas, à la vaccination contre le HPV. Se protéger et protéger son partenaire passe donc par une approche réaliste et informée, plutôt que par la peur ou l’abstinence prolongée.
Se rappeler que les condylomes sont bénins et traitables
Un point essentiel est de garder à l’esprit que les condylomes sont fréquents, bénins et traitables. Ils n’ont aucun impact sur la fertilité et ne compromettent pas la possibilité d’avoir des enfants. Cette donnée rassurante permet de replacer l’infection dans son véritable cadre : une affection dermatologique courante, certes gênante, mais sans conséquence grave sur la santé générale ni sur la vie de couple à long terme.
Conclusion
Les condylomes génitaux sont fréquents et bénins, mais ils peuvent perturber la vie sexuelle par leur caractère contagieux et leur charge émotionnelle. La protection du partenaire passe par une combinaison de mesures : traitement, préservatif, parfois abstinence temporaire et vaccination.
La communication ouverte et bienveillante avec son/sa partenaire est essentielle pour préserver l’équilibre du couple.
Au Centre Skin Marceau, les dermatologues proposent une prise en charge spécialisée des condylomes, avec des traitements modernes comme le laser CO₂, un suivi attentif et des conseils personnalisés pour vivre sa sexualité en toute sérénité.
Questions fréquentes
Peut-on avoir des rapports sexuels avec des condylomes ?
Il est préférable d’attendre la fin du traitement pour limiter la contagion.
Le préservatif suffit-il à protéger ?
Non, il réduit mais n’élimine pas le risque. Certaines lésions sont situées en dehors de la zone couverte.
Faut-il prévenir son/sa partenaire ?
Oui, pour instaurer un climat de confiance et proposer un dépistage commun.
Les condylomes reviennent-ils toujours ?
Non, mais le risque de récidive existe. Un suivi médical est nécessaire.
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