La présence d’une boule ou d’une masse sous l’aisselle est une situation courante qui amène de nombreux patients à consulter, souvent par crainte d’un cancer. Cependant, toutes les causes ne sont pas graves. La région axillaire est riche en ganglions lymphatiques, glandes sudoripares, follicules pileux et tissus graisseux, autant de structures susceptibles de donner naissance à une tuméfaction. Le rôle du médecin, qu’il soit dermatologue, généraliste ou chirurgien, est de distinguer les affections bénignes des situations nécessitant une prise en charge rapide.
Boule sous l’aisselle : causes et traitement

Quelles sont les causes d’une boule sous l’aisselle ?
L’une des causes les plus fréquentes est l’adénopathie, c’est-à-dire l’augmentation de volume d’un ganglion lymphatique. Ces ganglions filtrent les agents infectieux et s’activent en cas d’infection. Ils peuvent être le reflet d’une infection locale, comme une plaie, un abcès cutané ou une folliculite, mais aussi d’une infection générale telle qu’une mononucléose, une infection par le VIH ou une tuberculose. Plus rarement, ils peuvent révéler une maladie cancéreuse comme un lymphome ou des métastases, notamment d’un cancer du sein. Un ganglion peut donc être simplement réactif, sans gravité, ou au contraire le signe d’une pathologie plus sérieuse.
Une autre cause fréquente est le kyste sébacé ou épidermoïde, une petite poche située sous la peau et remplie de kératine ou de sébum. Ce type de lésion est généralement indolore, mais peut s’infecter et devenir rouge et douloureux. Lorsqu’il provoque une gêne ou une inflammation répétée, un traitement chirurgical simple permet de le retirer définitivement.
Le lipome correspond à une tumeur bénigne constituée de tissu graisseux. Il se manifeste par une masse molle et mobile sous la peau, évoluant lentement sans douleur. Bien qu’il ne présente aucun risque de cancer, il peut nécessiter une ablation chirurgicale lorsqu’il devient gênant sur le plan esthétique ou mécanique.
Les poils incarnés ou les abcès cutanés représentent également une cause fréquente de boule sous l’aisselle. Le rasage ou l’épilation peuvent entraîner la repousse d’un poil sous la peau, provoquant un petit nodule rouge et sensible. Dans certains cas, la lésion évolue vers un abcès avec écoulement de pus. Le traitement repose alors sur une bonne hygiène locale, l’application de soins antiseptiques, voire une incision réalisée par un médecin en cas d’abcès profond.
L’hidradenite suppurée, aussi appelée maladie de Verneuil, est une affection chronique des glandes sudoripares. Elle se traduit par l’apparition de nodules douloureux et d’abcès récidivants sous les aisselles, pouvant former des trajets fistuleux et des cicatrices épaisses. Le traitement combine souvent des médicaments spécifiques et, dans certains cas, une chirurgie.
Enfin, certaines causes cancéreuses doivent être évoquées, notamment lorsqu’une masse axillaire correspond à un ganglion métastatique provenant d’un cancer du sein chez la femme ou d’un lymphome affectant le système lymphatique. Plus rarement, d’autres cancers cutanés ou métastases d’un organe à distance peuvent se manifester par une boule sous l’aisselle.
Comment reconnaître une boule bénigne d’une boule suspecte ?
Les caractéristiques cliniques de la masse permettent d’orienter le diagnostic. Une boule bénigne est souvent souple, mobile, non douloureuse et de taille stable dans le temps. Une boule d’origine infectieuse, en revanche, se manifeste par une masse rouge, chaude, douloureuse et apparaissant rapidement. Une boule suspecte de cancer est généralement dure, fixe, indolore et tend à augmenter progressivement de volume. Ces critères ne permettent toutefois pas un diagnostic certain : seul un examen médical approfondi peut confirmer la nature de la lésion.
Examens médicaux pour diagnostiquer une boule sous l’aisselle
Le diagnostic commence par une consultation clinique. Le dermatologue examine la boule, évalue sa taille, sa consistance, sa mobilité et sa sensibilité, et recherche d’éventuels signes associés.
Des examens d’imagerie peuvent ensuite être prescrits. L’échographie est généralement l’examen de première intention, car elle permet de caractériser la nature de la masse (kystique, solide, inflammatoire ou tumorale). Chez la femme, une mammographie est souvent indiquée s’il existe une suspicion de cancer du sein. Dans certains cas complexes, une IRM peut être utile pour affiner le diagnostic.
Des examens biologiques complètent parfois l’évaluation. Une prise de sang peut rechercher des signes d’infection ou d’inflammation. Si une origine tumorale est suspectée, une biopsie (prélèvement d’un fragment de la lésion) est indispensable pour confirmer le diagnostic histologique.
Quels sont les traitements possibles ?
Le traitement dépend entièrement de la cause identifiée. Dans les cas bénins, le kyste peut être retiré par une ablation chirurgicale simple s’il est gênant ou infecté. Le lipome, bien que non dangereux, peut être enlevé pour des raisons esthétiques ou de confort. Le poil incarné nécessite une hygiène rigoureuse, des soins antiseptiques et, en cas d’abcès, une incision pour évacuer le pus.
Dans les formes infectieuses, des antibiotiques sont prescrits si l’infection est bactérienne. En cas d’abcès important, un drainage chirurgical est souvent nécessaire. Les infections virales ou tuberculeuses bénéficient d’un traitement spécifique adapté à l’agent responsable.
Les formes tumorales nécessitent une prise en charge spécialisée. Les lymphomes sont traités par chimiothérapie, radiothérapie ou immunothérapie, selon le stade de la maladie. En cas de métastases axillaires, le traitement repose sur la prise en charge du cancer primitif, notamment le cancer du sein, par chirurgie, chimiothérapie ou hormonothérapie.
Prévenir l’apparition d’une boule sous l’aisselle
La prévention repose sur des mesures simples d’hygiène et de vigilance. Il est conseillé de maintenir une hygiène quotidienne rigoureuse et d’utiliser des techniques de rasage ou d’épilation douces afin de limiter les risques de poils incarnés. Le port de vêtements amples en coton réduit la transpiration excessive et évite les frottements prolongés. En cas de lésion cutanée infectée, il faut consulter rapidement afin de prévenir toute complication.
Chez les femmes, un suivi dermatologique et radiologique régulier, incluant si besoin une mammographie, est essentiel pour dépister précocement un éventuel cancer du sein, notamment en cas d’antécédents familiaux.
Conclusion
Une boule sous l’aisselle peut avoir des origines très variées : bénignes (lipome, kyste), infectieuses (abcès, ganglion), ou plus sérieuses (lymphome, cancer du sein). Le diagnostic repose avant tout sur un examen médical attentif, souvent complété par des examens d’imagerie ou une biopsie.
Une consultation rapide auprès d’un dermatologue est la meilleure manière de distinguer une cause banale d’une cause nécessitant un traitement spécifique.
Au Centre Skin Marceau à Paris, les dermatologues assurent un dépistage précis, un suivi personnalisé et une prise en charge complète de ce type de symptômes, afin d’apporter à chaque patient un diagnostic fiable, rassurant et un traitement adapté à sa situation.
Questions fréquentes
Une boule sous l’aisselle est-elle toujours un cancer ?
Non, la grande majorité des cas sont bénins, comme un kyste, un lipome ou une infection. Toutefois, il est toujours préférable de consulter un professionnel de santé pour écarter une cause grave.
Quand faut-il consulter rapidement ?
Une consultation urgente s’impose si la boule grossit rapidement, si elle devient dure, fixe et indolore, ou si elle s’accompagne de fièvre, de sueurs nocturnes ou d’un amaigrissement inexpliqué.
Une boule sous l’aisselle peut-elle disparaître seule ?
Oui, un ganglion réactionnel lié à une infection bénigne peut régresser spontanément. Néanmoins, une surveillance médicale est nécessaire pour s’assurer de son évolution favorable.
Est-ce douloureux de faire enlever un kyste ou un lipome ?
Non, ces interventions sont réalisées sous anesthésie locale et ne durent que quelques minutes. La récupération est rapide et les cicatrices sont discrètes.
Peut-on prévenir la maladie de Verneuil ?
Il n’existe pas de traitement curatif définitif, mais un suivi dermatologique régulier, l’arrêt du tabac et certains traitements médicamenteux permettent de limiter les poussées et d’améliorer le confort de vie.
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